Trois ateliers IRIT aux Assises de la Recherche en Ingénierie

/ juillet 18, 2022/ Empreinte et bilan carbone, Stratégie et outils

Les Assises de la Recherche en Ingénierie se sont tenues du 4 au 8 juillet 2022 à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès (UT2J), sur la thématique “Sciences en conscience, enjeux écologiques et de société”. C’était une première pour cet événement, qui s’est donné pour but de confronter les acteurs de la recherche en ingénierie aux enjeux de la transition énergétique et à leurs impacts sur les sociétés. De nombreux scientifiques des laboratoires toulousains ont participé en tant que spectateurs, organisateurs ou intervenants durant les cinq jours de l’événement. Trois ateliers ont été organisés par des membres de l’IRIT, autour des liens entre l’informatique et la soutenabilité.

L’un d’eux, intitulé “Vers une informatique “sobre”: réflexions sur nos “besoins essentiels” numériques” a été animé par Maël Madon, doctorant à l’IRIT et membre de la mission Transition écologique du laboratoire. L’objectif de son atelier était de répondre à la question “Quelle place pour le numérique dans un monde soutenable ?“. Voici les éclairages qu’il nous apporte, sous forme d’interview.

Comment abordez-vous le numérique de demain ?

Je ne crois pas que la technologie à elle seule va nous sortir de l’impasse écologique dans laquelle nous sommes. Le numérique de demain doit passer par un débat public sur les nouvelles technologies. Jusqu’à présent, les innovations se sont toujours imposées à la société sans réelle réflexion sur leurs impacts sociaux et environnementaux. Elles amènent du confort, de la satisfaction, des économies et une prétendue « dématérialisation ». Pourtant, tous nos gadgets high-tech du quotidien ne sont pas sans impact sur l’environnement et nous rendent dépendants tout en permettant une surveillance massive sans précédent. L’idée, à travers un atelier comme celui-ci, est de s’interroger sur nos besoins essentiels pour repenser nos usages, afin qu’ils soient cohérents avec l’impératif de la transition écologique.

Comment avez-vous procédé lors de cet atelier de réflexion collective ?

Nous avons commencé par faire un brainstorming qui nous a permis de lister tout ce que l’on peut faire avec un smartphone. Nous avons essayé de catégoriser ces usages et ensuite, chacun les a classé en fonction de ses préférences. L’idée était de hiérarchiser les usages et que chacun détermine lesquels leur semblaient vraiment indispensables. Cela nous a permis de conclure notre réflexion à la fois sur une prise de conscience personnelle mais aussi sur un rappel des recommandations de l’ADEME, qui incite à conserver son smartphone plus longtemps que la moyenne française de 2 ans. Après avoir fait cela, nous avons orienté l’atelier vers une réflexion sur les besoins numériques essentiels en termes de mobilité et de santé. Deux groupes de travail se sont formés et ont réfléchi sur la nécessité ou non de certains projets tels que les véhicules autonomes, la démocratisation d’UBER, la voiture libre service, les services de vélibs, Google Maps, City Mapper, ou encore la détection par drone d’anomalies sur les rails. Pour la santé, le groupe a travaillé sur Doctolib, la mise en place de dossiers médicaux partagés, la chirurgie assistée par ordinateur ou encore les objets connectés. Pour chaque innovation, le groupe a listé les bénéfices et les risques au regard de la transition écologique. Ils ont par la suite joué le rôle d’un « jury citoyen » et émis pour chacun d’entre elles un jugement pour ou contre.